17 Octobre 2014

Émissions électromagnétiques au sol

 

Gokhberg et al. (1982) ont été les premiers à présenter l'observation d'une émission d'onde électromagnétique avant un tremblement de terre avec un récepteur à bande étroite (centré sur 81 kHz) et un récepteur à bande large dont la fréquence maximum était 8 kHz. Typiquement, l'émission observée à 81 kHz augmente graduellement environ une à deux heures avant le choc et décroît brutalement au moment du tremblement de terre (voir figure). Avec le récepteur à large bande de 0 à 8 kHz, réservé à l'origine à l'étude de la propagation des sifflements, des bruits impulsifs sont vus à 1.5 kHz, environ 30 minutes avant le choc.

Observation Séïsme Chili
Augmentation du bruit naturel autour de 81 KHz observée lors d'un tremblement de terre.

Warwick et al. (1982) ont réanalysé les observations faites par des radiotélescopes américains durant les semaines qui ont précédé le séisme du Chili de 1960. Ils ont mis en évidence l'existence, six jours avant le choc, d'un signal à 17.4 MHz probablement associé au séisme.

Suite à ces premières observations, Parrot et al. (1985) ont étudié les données qui étaient à leur disposition en France. Des émissions électromagnétiques Très Basse Fréquence (TBF), entre 500 et 3600 Hz, ont été enregistrées par la station géophysique des TAAF aux îles Kerguelen en association apparente avec le second et le troisième choc d'une série de tremblements de terre de magnitude modérée (entre 4.6 et 4.9). Ces séismes qui ont eu lieu les 24 et 25 avril 1980 étaient situés à environ 100 km de la station.

  • La première émission a été enregistrée pendant une période d'observation d'un bruit à bande étroite; elle démarre lentement 1 heure et demie avant le second choc et se termine 1 heure après.
  • La deuxième émission a été enregistrée pendant une période de bruits très impulsifs; elle commence brusquement environ 14 minutes avant le troisième choc et se termine 25 minutes après.

Pendant tout ce temps, les données du sondeur ionosphérique montrent une ionosphère perturbée avec des augmentations de la fréquence critique f0Es au moment des chocs.

Lors du tremblement de terre de Loma Prieta (Californie) du 17 Octobre 1989, Fraser-Smith et al. (1990) ont observé une variation de l'intensité du signal Ultra Basse Fréquence (UBF). Le système de mesure était situé à 7 km de l'épicentre et les enregistrements montrent une exceptionnelle augmentation de l'intensité dans la gamme 0.01 - 0.5 Hz environ 3 heures avant le séisme.